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César BALDACCINI (1921-1998) dit CESAR

Type de produit : Statues et Sculptures

César BALDACCINI (1921-1998) dit CESAR

Le Poisson Epreuve en bronze, signée, datée 1957, numérotée EA et portant le cachet du fondeur Valsuani Haut 46 cm - Long 83 cm - P. 21 cm

59.000 euros

Cette œuvre est enregistrée dans les archives de Madame Denyse Durand-Ruel sous le n°211. Note : Le fer soudé original a été réalisé en 1955.

Bibliographie : Denyse Durand-Ruel, César, Catalogue Raisonné Volume I 1947-1964, Paris, Editions de la Différence, 1994, décrit sous le n°116 page 104 et reproduit page 105


César Baldaccini, dit César, (Marseille, 1er janvier 1921 - Paris, 6 décembre 1998) était un sculpteur français de renom, figure marquante du mouvement des Nouveaux Réalistes dès sa fondation en 1960. Il est également le créateur emblématique du trophée en bronze de la cérémonie des César du cinéma français et, initialement, du trophée du concours de cuisine le Bocuse d'or.

Né dans le quartier populaire de la Belle-de-Mai à Marseille de parents italiens, Omer et Lelia Baldaccini, qui tenaient un bar, César affirmait être un autodidacte. Durant son enfance, il dessinait et fabriquait des carrioles pour son jeune frère avec des boîtes de conserve. Après avoir brièvement travaillé avec son père et un voisin charcutier, il suivit les cours de l'École supérieure des beaux-arts de Marseille de 1935 à 1939, où il obtint trois prix en gravure, dessin et architecture.

Échappant à la mobilisation durant la guerre et au STO, il vécut de diverses expédients avant de s'installer à Paris et d'être admis à l'École nationale supérieure des beaux-arts en 1943, intégrant l'atelier de Marcel Gimond aux côtés de Michel Guino, Albert Féraud, Daniel David, Eugène Dodeigne et Philippe Hiquily. En 1945, il retourna à Marseille pour épouser Maria Astruc, avec qui il ouvrit un commerce (leur divorce survint en 1959). De retour à Paris en 1946, il installa son atelier dans un ancien bordel de la rue de l'Échaudé, dont les chambres avaient été attribuées à des étudiants suite à la loi Marthe Richard. Il y rencontra Émilienne Deschamps, qui devint l'une de ses muses.

Face au coût prohibitif de la pierre, César se tourna vers d'autres matériaux. Dès 1947, il travailla le plâtre et le fer. En 1949, il s'initia à la soudure à l'arc dans une menuiserie industrielle de Trans-en-Provence et utilisa le plomb en feuilles repoussées et des fils de fer soudés. Un voyage à Pompéi en 1951 le marqua profondément, notamment les moulages des corps pris dans la lave. En 1952, il commença à utiliser des matériaux de récupération peu coûteux pour réaliser ses premières sculptures en ferrailles soudées, ses moyens étant alors limités. C'est ainsi que, par manque d'argent et pour acquérir du marbre, César récupéra dans les décharges les matériaux de ses premières sculptures : tubes, boulons, vis qui devinrent des insectes ou s'intégrèrent aux courbes puissantes de la Vénus de Villetaneuse (1962).

En 1954, il exposa à la galerie Lucien Durand à Paris et reçut le prix « collabo » pour une sculpture intitulée Le Poisson, réalisée à Villetaneuse, ville où il travailla une douzaine d'années grâce au soutien d'un industriel local, Léon Jacques. La reconnaissance arriva en 1955 lorsque l'État acquit son œuvre pour 100 000 francs pour le musée national d'art moderne. La même année, il exposa au Salon de mai. L'année suivante, le MNAM acheta Chauve-souris (1954) et le musée d'art moderne de la ville de Paris Le scorpion (1955). À partir de 1954 (Torse, MOMA), il réalisa également des sculptures en métal soudé, puis en bronze partiellement poli, représentant des femmes plantureuses (Ginette, 1958, Victoire de Villetaneuse, 1965).

En 1956, il participa à la Biennale de Venise puis à la Biennale de São Paulo et à la Documenta II en 1959. En 1958, il signa un contrat avec la galerie parisienne Claude Bernard. En 1961, il se rapprocha de Marino di Teana et rejoignit le groupe des Nouveaux Réalistes, fondé par le critique d'art Pierre Restany, aux côtés d'Arman, Jean Tinguely, Niki de Saint Phalle et Gérard Deschamps.

En 1957, il put s'offrir un atelier rue Campagne-Première à Paris et épousa Rosine Groult-Baldaccini (rencontrée aux Beaux-Arts en 1948), avec qui il eut une fille, Anna, un an plus tard. Il commença également à fréquenter le monde de la nuit. En 1971, lors d'une première au Lido, il rencontra une personnalité encore plus médiatique que lui : Salvador Dalí. La même année, il participa à un débat télévisé dans Italiques avec François Truffaut, Lucien Bodard et Asher Ben-Natan.

En 1976, il créa le trophée César du cinéma, une compression en bronze décernée par les professionnels du cinéma français.

En 1984, il réalisa son Hommage à Eiffel à Jouy-en-Josas, une œuvre faite de fragments de la Tour Eiffel avec la collaboration de ses assistants Jean-François Duffau et Christian Debout, ainsi que The Flying Frenchman pour la ville de Hong Kong.

Homme à la fois simple et complexe, connu pour son franc-parler méridional, il cultivait son image d'éternel artisan, de soudeur et de grand créateur. Les dernières années de sa vie furent prolifiques, avec de nombreuses expositions, dont une grande rétrospective au Jeu de Paume à Paris en 1997 et des rétrospectives à Malmö, Milan, São Paulo et Mexico. Il termina sa carrière par une série de portraits et d'autoportraits, un face-à-face marquant avec la mort.

Il partagea les dix dernières années de sa vie avec Stéphanie Busuttil, qui gère aujourd'hui son œuvre et détient son droit moral.

Les œuvres de César sont conservées dans des musées du monde entier, notamment le Musée national d'art moderne de Paris, la Tate Gallery à Londres et le Museum of Modern Art de New York. Alain-Dominique Perrin fut l'exécuteur testamentaire de sa succession.

Malgré sa célébrité de son vivant, César fut longtemps snobé par le milieu de l'art et ne fut exposé que vingt ans après sa mort par le Centre Pompidou à Paris, qui reconnut alors son « apport majeur à l'histoire de la sculpture ».

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